jeudi 27 juin 2013

1ER ACTE # VIDE CONSTRUCTIF N°2 # LE CHOIX DU LIEU / THE CHOICE OF THE PLACE: 11/ 07/ 2013

CATHERINE BURKI > http://www.catherineburki.com/
MEZLI VEGA > http://www.mezli.be/#!home
GAËLLE VILLEDARY > http://www.gaellevilledary.net/

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Gaëlle Villedary#

Au bout des Goudes, une pointe de rochers agressifs et fortement marqués par l'érosion a attiré notre attention et nourri notre imaginaire, un mini monde du bout du bout, entre décor de film abstrait et constructions de sels pourrait éclore.
After les Goudes, a hint of aggressive and heavily influenced by rock erosion has attracted our attention and fueled our imagination, a mini world after the end between decor abstract film and buildings salts could hatch.
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Catherine Burki#






Soleil puissant, mer scintillante et calme. On remonte les vitres tintées de la voiture pour visiter un chantier abandonné. L'usine désaffectée est une ancienne mine de plomb. Elle est gigantesque et suit le dénivelé de la colline. Elle est en ruine mais les piliers de pierre rescapés brandissent des colonnes majestueuses… Nous l'approchons sans pouvoir y pénétrer, elle est condamnée en attente qu’un nouveau chantier la prenne. Pour nous, trop de difficultés et trop de monde autour.
Nous remontons en voiture pour aller explorer un coin de bunkers. Deux bunkers de petites tailles qui n’ont pas valu le coup non plus. On a entrepris une ballade alentour où des terrains en restanques nous ont fait rêver. Cet endroit est magnifique.
Des chiens de garde nous ont fait presser le pas.
Que cherchons-nous? On a vu une grande usine exposée au centre de riverains, un terrain sauvage et des bunkers occupés… On devait recentrer nos choix pour avancer. On veut avant tout la liberté d’agir sur un espace. On ne veut pas négocier, demander, attendre… 
Nous avons décidé d’investir des creux.Où ?
Nous sommes allées chercher le bout de la pointe rocheuse à l’extrémité des Goudes. Les creux sont nombreux car la mer a rongé avec des dents de hamster tout autour de la roche.
On y prépare le vide constructif n°2.


Powerful sun shining and calm sea.The site is an old lead mine. It is huge and follows the ascent of the hill. It is in ruins but the pillars of stone survivors brandish majestic columns ... We walk around without being able to penetrate, it is condemned in the yard waiting for a new take. For us, too difficult and too many people around.
We go by car to explore bunkers. Two bunkers small sizes that are not worth it either. We undertook a walk around terraces where we were dreaming.This place is beautiful.
Dogs made us hurry on.
 What do we want? We had seen a large plant in the center of exposed residents, a wild pitch and bunkers occupied ... We must refocus our choice to move forward. It is above all the freedom to act on a space. We do not want to negotiate, ask, wait ... We decided to invest hollow.
Where?
We went looking for the end of the rocky point at the end of les goudes. The recesses are many because the sea has eaten with teeth hamster around the rock. 
We prepare the constructive empty 2.

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Mezli Vega#








ACTE 2 # VIDE CONSTRUCTIF N°2 # POINT DE DEMARRAGE / THE STARTER POINT



Aux co-auteurs du CRE... à suivre

mercredi 26 juin 2013

CHRONIQUES PARALLELES ET CONTRIBUTIONS / Présentation du travail d'Estelle Fonseca



l’association Sextant&plus à Marseille où elle est chargée du projet Jeunes Curateurs. De sa pratique artistique développée aux Beaux-arts, demeurent les palissades. En poursuivant son chemin à travers de multiples systèmes de création et de réflexion, elle est passée des palissades aux murs. Les murs, considérés dans sa pratique comme des éléments formels poétisés, sont évocateurs d'un état d'esprit qui porte en lui un espoir de transformation du monde. Référence à la méthode surréaliste, qui se fout des étiquettes : l'important c'est la pratique. 
L'oeuvre est un processus avec sa masse de contradictions, de tentatives en cours. Elle brouille les pistes d'une interprétation unique. Ce que les gens doivent être en mesure de déceler, c'est quelque chose qui montrerait toutes les hésitations, les aller-retour, entre différents espaces d'idées.
« Si vous voulez, les idées, il faut les traiter comme des espèces de potentiels, les idées se sont des potentiels, mais des potentiels déjà engagés dans tel ou tel mode d'expression. Et inséparable du mode d'expression, si bien que je ne peux pas dire : j'ai une idée en général. En fonction des techniques que je connais, je peux avoir une idée dans tel domaine, une idée en cinéma, ou bien un autre, une idée en philosophie. Qu'est-ce-qu'avoir une idée en quelque chose ? (…)» Gilles Deleuze

--- Du 4 juillet au 3 août 2013 sur Les Satellites : Murs-Manifeste, Une Exposition d'Estel Fonseca ---

Lien> http://www.secondkisscompany.net/collaborations.php?page=estellefonseca#content
lien > http://www.secondkisscompany.net/expositions.php

mardi 25 juin 2013

CHRONIQUES PARALLELES ET CONTRIBUTIONS / Par Sophie Bacquié

Sophie Bacquié > http://www.sophiebacquie.com/

Dans le motif de kanisa, le triangle que vous voyez n’existe pas : c'est une illusion d'optique, c’est une fiction, une hallucination, un fantasme. Il n’y a là que 3 camemberts tronqués et 3 triangles sans base.

La perception n'est pas la réalité. Nous interprétons le réel selon nos expériences antérieures.
Nous le percevons au travers de  nos désirs, à partir de ce que nous croyons savoir. 
Nous ne voyons que ce que nous avons déjà vu.


Avec l’expérience et la stimulation, le processus de perception s’acquiert, s’enrichit. Dans le logo de Carrefour, 85% des français ne voient pas le C dessiné en blanc de réserve. Mais à partir du moment où vous l’avez vu, vous le verrez toujours.


Lorsqu’on s’extasie devant un beau paysage, nous ne contemplons pas une extériorité comme nous le croyons mais nos propres fabriques intellectuelles.
Pour d’autres cultures éloignées dans le temps ou l'espace, nous comprenons très bien que la façon dont les individus voient et représentent leur environnement est liée à une logique globale, à un système de pensée. Nous avons moins de recul pour notre propre culture.


En Europe occidentale, le paysage comme genre pictural est né à la Renaissance, en même temps qu’est inventée la perspective. Ces nouveautés ont accompagné un bouleversement dans notre façon de penser  le Monde dont les répercutions sont  encore prégnantes aujourd'hui. Pendant plus de 400 ans, la perspective fut tenue pour une vérité scientifique alors  qu'elle n’est qu’une des manières possibles de traduire l’espace dans lequel nous vivons.  On peut dire qu’elle est «fausse» notamment car pour fonctionner, elle requiert un point de vue unique et immobile, ce qui ne rejoint pas notre expérience visuelle réelle. Dans la même logique, nous pouvons également remettre en cause notre perception des couleurs comme étant en grande partie culturelle et circonstanciée.


Si un paysage est une représentation culturelle et sociale influencée par un model perceptif et esthétique, il y a dans notre environnement, des zones, des portions de territoire (comme les résidences avec briquettes de parement, les friches industrielles, les parkings carrefours…) qui ne font pas paysages tant qu’ils n’ont pas été écrits, racontés, dessinés, nommés.
Lorsqu’une de ces zones est intégrée par l’Art dans la famille du paysage on parle d’artialisation.
Grâce à l’artialisation, notre regard change sur notre environnement notamment sur la ville.

Je prendrais l’exemple d’un paysagiste, Gilles Clément, qui dans Manifeste du tiers paysage s’intéresse aux bordures, aux friches, aux limites ville/campagne, aux interstices, aux espaces d’indécision qui sont notamment des réserves de biosphère. Ces espaces de réserve forment ce tiers paysage et Gilles Clément n'hésite pas à faire le lien avec le blanc de réserve en peinture. Sans doute trouve-t-il une résonance avec la peinture chinoise de paysage où le blanc occupe jusqu’au deux tiers du tableau. En chinois, la peinture de paysage se dit montagne / eau. Sans ce vide entre les deux, la montagne et l’eau seraient en opposition rigide. Ici, en figurant, le nuage, l’évaporation, la possibilité de circuit, de transformation, le vide crée du lien.

Le plein/le vide, le Ying/le yang, nature/culture, sauvage/construit, humain/non humain, naturel/artificiel, figure/fond... Dans mon travail, pas de détails, pas d’humains. Mais ces forces à l’œuvre.

En Nouvelle guinée, dans la culture Kalouli, les bruits de la vie, le paysage sonore  (pilons, chants d’oiseaux, bruits d'eau qui court) interfèrent, aident à construire, soutendent les chants quotidiens. De la même manière, dans mes peintures, les motifs urbains structurent mes compositions. Les lignes d’horizons, les troncs, branches, fils électriques, trainées de condensation des avions, réagréages de goudron intensifient le zonage.
En attribuant une couleur à ces zones, je les classe. Colorier et ranger ont une fonction anxiolytique devant la fragmentation du Monde car dans un puzzle tout s’emboite.


Cela provoque aussi des interrogations sur la codification des couleurs. Dans mon travail, on peut remarquer que le orange et le blanc peuvent être associés au sauvage ou au bâtit alors que le vert et le bleu sont plus traditionnellement dévolus à l'eau et à la végétation. La classification est mouvante : comment classer un bosquet taillé en rectangle dans une résidence? Est-il naturel ou artificiel?

Cela pose la question du taux d'artificialisation et des statistiques de l’occupation des sols. Combien de mètres carrés pour ce qui est  sauvage/naturel  et pour ce qui est anthropisé/construit? Comment le naturel et l’artificiel se partagent-ils l’espace en créant de nouveaux paysages?
















Pas d’humain dans ma dernière série et pour cause, il s’agit de paysages post-apocalyptiques . Ceux de la ville vide, cet habitat de fin du monde. Nous rencontrons là un autre couple d’opposés : présence/absence. Car ici l’absence de l’homme est patente, comme une présence négative. Et les ruines intactes forment les traces de son ancienne présence. Ces traces sont quantifiables dans une saisie de l’instant géométrique. La représentation lisse, mesure, quantifie le donné. Ici le blanc recouvre et c’est l' orange qui devient de réserve.

Ces paysages peints sont issus de la série The walking dead. C’est étonnant de voir à quel point les paysages post-apocaptyques sont présents dans la production cinématographique, télévisuelle comme dans celle des jeux vidéo. Est-ce un fantasme d’anéantissement de la civilisation qu’à défaut de pouvoir changer on veut détruire? La série est en cours et utilise également des  images de Fukushima.

Merci de vous être laisser un peu artialisé. Je voudrais dire ici mon plaisir à cultiver mon regard en essayant de le rendre ouvert et créatif plutôt que soumis et formaté à ce flot incéssant d’images commerciales, nourries de poncifs maniéristes. Je voulais rappeler que c’est le travail des artistes que de stimuler notre perception.

Anne Cauquelin, l’invention du paysage
François Cheng, vide et plein
Gilles Clément, manifeste du tiers paysage
Maxime Coulombe, petite philosophie du zombi
Philippe descola, les formes du paysage, cours du collège de France en anthropologie de la nature
Johannes Itten, art de la couleur
Erwin Panofsky, la perspective est une forme symbolique
Michel Pastoureau, le petit livre des couleurs

jeudi 13 juin 2013

VIDE CONSTRUCTIF N°2

Se rassembler sur un terrain vague.
En définir les principes et les contours.
Créer une oeuvre commune sur un temps donné.

Gather on a vacant lot.
Define the principles and contours.
Create a common task in a given time.

En cours / In progress / 2013 / ARTISTES > 

CATHERINE BURKI > http://www.catherineburki.com/
GAËLLE VILLEDARY > http://www.gaellevilledary.net/
JESSY GEMAYEL

Mezli Vega - Territorios












Gaëlle Villedary - Tapis rouge
Catherine Burki - naked lunch

Clementine Carlsberg - Installation